Soif, d'Amélie Nothomb

Amélie Nothomb, avec beaucoup de courage, s'est lancée dans le récit des derniers jours du Christ.

On apprend dans ce récit que Jésus avait une maitresse, Madeleine, que Marie était là près de lui, que les apôtres l'entouraient. La crucifixion est décrite avec beaucoup de détails, on souffre avec lui. Mais j'ai des réserves sur ce roman car il dérange ma vision de Jésus Christ. Il a déplacé la foule en lui donnant à manger et son discours pacifiste est aussi un discours révolutionnaire, anti-romain. Donc si l'on suit la vision de l'auteur, les romains ne se sont pas trompés en choisissant pour lui la pire des tortures, la crucifixion. Pour autant, Amélie Nothomb ne donne pas une lecture politique de ce fait religieux. Son Christ est avant tout profondément humain. Il accepte intellectuellement le supplice qu'on lui a réservé car il sait qu'il dérange l'ordre qu'essaient d'imposer les romains. Les foules qu'il a entraînées dans ses harangues lui ont donné le titre de Roi des Juifs.