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Cinq méditations sur la mort, autrement dit sur la vie, de François Cheng

J'ai découvert par hasard ce livre très précieux de François Cheng. Il m'a

insufflé la même force au moment où j'en avais besoin, que celui de Marie de Hennezel, " la mort intime " en 2007.




C'est grâce à cet auteur que j'ai pu approcher le taôisme, la peinture et la calligraphie chinoises il y a quelques années. François Cheng est en effet à la fois

essayiste, romancier, poète et calligraphe. Arrivé en France en 1948, naturalisé en 1971, il est

aujourd'hui académicien. Il a su faire la synthèse entre la pensée orientale et la pensée

occidentale, entre la peinture occidentale et la peinture orientale, il a traduit une multitude

de poètes français en chinois et l'inverse.

Dans " Cinq méditations sur la mort, autrement dit sur la vie ", il développe la grande idée suivante : la conscience de la mort doit nous insuffler la force de vivre intensément notre propre vie.

Sa réflexion est présentée sous la forme d'une conversation avec des amis, donc avec chacun d'entre nous. Il rappelle ses origines chinoises, sa naissance en 1929, son enfance difficile dans un contexte de violence et de guerre civile. La Chine combattait pour sa libération. Il a ainsi acquis très tôt son amour de la vie. Puis il nous invite à renverser la vision de notre propre fin, à envisager la vie, à la lumière de notre propre mort. " Celle-ci transformant chaque vie en destin singulier la fait participer à une grande Aventure en devenir ". La conscience de notre fin nous invite à nous dépasser, à nous transcender, à donner un sens à notre vie, à lui donner une dimension spirituelle. La vie vaut la peine d'être vécue à cause de la beauté du monde et celle des êtres. Chacun doit aller au bout de sa vérité et trouver la fin qui lui appartient.

Il propose de continuer à dialoguer avec les êtres aimés disparus. Ils ont vécu comme nous et maintiennent une présence à leur manière. Ils ont rejoint l'éternité, comme nous le ferons tous un jour, cette éternité que nous laisse entrevoir la beauté, celle des paysages, celle de l'art en général, celle que nous pouvons pratiquer. En citant le poème de Baudelaire, " la charogne ", il rappelle que de la pourriture naît la beauté. Une distinction s'impose entre l'essence de la beauté et l'usage perverti que certains peuvent en faire.

Au mystère du mal, François Cheng oppose la dignité fragile de chaque être humain pour

conclure que ni larmes, ni souffrances ne seront perdues.

" la vie engendre la vie, il n'y aura pas de fin ".

" Cette phrase est tirée du " Livre des mutations ", premier ouvrage de la pensée chinoise, le Yi Jing, rédigé mille ans avant notre ère. C'est cette maxime qui a permis au peuple chinois de survivre à tous les conflits meurtriers et à toutes les catastrophes. "


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